Les réalités des binguistes burkinabé

Souvent perçus à tort ou à raison comme des personnes disposant d'argent en abondance, les binguistes se retrouvent confrontés


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Être un binguiste au Burkina Faso n’est pas une tâche facile. Souvent perçus à tort ou à raison comme des personnes disposant d’argent en abondance, les binguistes se retrouvent confrontés à de nombreuses attentes et pressions financières. Ils sont souvent insultés, qualifiés d’avares et sont constamment sollicités dès qu’il s’agit d’argent. De plus, lorsqu’ils retournent dans leur pays d’origine, ils sont parfois considérés comme des étrangers, même dans leur propre pays. Les banques et les institutions de leur pays ne leur accordent pas non plus de crédit ou ne leur facilitent pas la tâche.

La vie d’un binguiste est constamment rythmée par des demandes telles que « Donne-moi, envoie-moi, achète-moi ». Ces verbes semblent être les seules formes de communication utilisées avec les binguistes, car ils sont perçus comme ayant toujours de l’argent disponible.

Lorsqu’un binguiste revient au pays, on attend de lui qu’il se déplace en taxi ou qu’il loue des voitures, sinon il est considéré comme un binguiste sans moyens. Il est également attendu de lui qu’il paie toujours à boire et qu’il porte ou offre des articles de marque tels que vêtements, parfums et téléphones. Tout manquement à ces attentes remet en question sa légitimité en tant que binguiste.

Les binguistes sont également souvent sollicités pour soutenir financièrement les projets des autres, même si ces derniers ne sont pas capables de gérer leur propre argent. En cas de difficultés commerciales, les binguistes sont souvent contraints de se taire et de subir les conséquences sans pouvoir exprimer leur désaccord. De plus, ils doivent assumer la responsabilité de tous les problèmes familiaux et sont souvent tenus de cotiser davantage que les autres.

La pression exercée sur les binguistes est telle qu’ils doivent envoyer de l’argent à leur famille chaque mois et répondre immédiatement aux appels qui leur sont passés. Ne pas répondre rapidement est considéré comme un signe d’ingratitude. De plus, on attend souvent des binguistes qu’ils rechargent les téléphones de leurs amis, car on suppose qu’ils ont toujours des crédits disponibles.

En tant que binguistes, ils sont également censés envoyer du savon à chaque naissance dans leur entourage, mais personne ne pense à leur en envoyer lorsqu’ils ont un enfant. De plus, ils doivent faire face à la jalousie et à l’envie en raison de leur apparence soignée, de leur teint éclatant et de leur manière de s’exprimer.

Il est important de réfléchir à la manière dont nous traitons les binguistes. Combien d’entre nous prennent le temps de demander comment ils vont sans solliciter un service financier ? Combien d’entre nous leur proposent notre aide pour qu’ils puissent rentrer, travailler, entreprendre ou investir dans leur pays d’origine ? La vie des binguistes ne se résume pas à un paradis éternel en Europe et à des difficultés insurmontables en Afrique.

Il est temps de changer notre approche et de soutenir les b

inguistes de manière équilibrée. Ils ne devraient pas être considérés uniquement comme des pourvoyeurs d’argent, mais comme des individus qui ont aussi besoin de soutien, de compréhension et de considération. Il est temps de se demander : « Comment ça se passe pour toi ? Tu ne donnes pas de nouvelles. Tout va bien ? Tu t’intègres bien ? »

Que Dieu bénisse tous les binguistes ! Qu’ils soient renforcés dans leurs épreuves et soutenus dans leurs aspirations !

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