Yacouba Sawadogo

Au cœur du Sahel burkinabé, Yacouba Sawadogo a dévoilé un courage exceptionnel face à la famine de 1974. À 28 ans, il abandonna le commerce pour devenir cultivateur, déterminé à freiner l'expansion du désert ravageur. Malgré les doutes initiaux de son village, il a passé trois ans à explorer le désert, expérimentant inlassablement jusqu'à ce que sa technique révolutionnaire, le zaï, prenne forme. Creuser des trous, y déposer du fumier et des semis, et laisser les termites jouer leur rôle pour retenir l'eau ont métamorphosé 30 hectares arides en une forêt florissante. Yacouba Sawadogo est devenu bien plus qu'un homme – un sauveur vénéré pour avoir défendu la terre contre les assauts du désert.


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Yacouba Sawadogo, homme qui a arrêté le désert

L’Homme qui a Arrêté l’Avancée du Désert

Né à la fin des années 1930 dans la province de Yatenga, au nord du Burkina Faso, Yacouba Sawadogo a fréquenté une école coranique avant de travailler comme vendeur sur un marché local. Mais son destin allait prendre un tournant décisif.

En 1974, le village de Gouga, niché au cœur du Sahel burkinabé, était assailli par la famine. Les animaux mouraient, les habitants fuyaient. À 28 ans, Yacouba Sawadogo abandonne le commerce pour devenir cultivateur. Son objectif : endiguer le désert en plantant des arbres. Initialement, ses compatriotes le prennent pour un fou. Mais durant trois ans, il arpente le désert, testant toutes les techniques imaginables pour faire croître quelque chose. « Il n’y avait ni eau, ni herbe sèche, mais je savais que ça marcherait. »

Son succès repose sur une méthode éprouvée : le zaï. Creuser des trous, y déposer du fumier et des semis. Les termites creusent alors des galeries retenant l’eau. Aujourd’hui, la forêt de Yacouba s’étend sur 30 hectares, faisant de lui un véritable sauveur.

Après son passage dans le commerce, Yacouba Sawadogo retourne dans la région du Yatenga, au village de Gourga au début des années 1980. Il adapte et perfectionne le zaï, un procédé agricole ancestral. Malgré le scepticisme initial, une forêt de quinze hectares repousse, bloquant l’avancée du désert. Les habitants, revenus cultiver leurs champs, témoignent de sa réussite.

Ses méthodes agricoles se propagent, enseignées lors de marchés locaux. Durant les biennales « Les Journées du Marché », Yacouba partage ses connaissances, principalement sur les trous Zaï. Des centaines de fermiers affluent pour échanger graines et techniques.

Sa détermination et ses réussites lui valent le Right Livelihood Award en 2018, surnommé le prix Nobel alternatif, pour son combat contre le désert.

Son décès le 3 décembre 2023 à Ouahigouya, à l’âge de 77 ans, laisse un héritage indélébile.

Nous vous invitons à partager vos réflexions et expériences. Comment percevez-vous l’impact de Yacouba Sawadogo sur la lutte contre la désertification ? Vos histoires et commentaires sont précieux pour célébrer la mémoire de cet homme extraordinaire.

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Tinga P.